Les organisations patronales soutenues par le gouvernement tentent de diviser les salariés en organisant le versement d’une prime de 183€ net qui sépare les professionnels d’un même établissement quand tous font face aux mêmes difficultés: dégradations des conditions de travail, faibles salaires par rapport aux diplômes et aux qualifications, et perte de sens de leurs métiers.
La mise en concurrence entre acteurs du même secteur fait déjà des dégâts, maintenant c’est la division des professionnels qui est organisée.
Le projet Laforcade propose la transposition du Ségur de la Santé aux établissements privés non lucratifs et le versement d’une prime de 183€ net pour certains professionnels seulement. Il prévoit ainsi d’en exclure les métiers des filières sociaux-éducatives, techniques, administratives, ainsi que les psychologues de la filière soin et le secteur social.
Tous utiles, tous indispensables, 183 euros minimum pour tous, immédiatement et sans exclus !
La CGT, FO et SUD, en lien avec la très forte mobilisation du 7 décembre 2021, ont demandé à ce que les 183 euros soient étendus à l’ensemble des salariés du secteur. Ces organisations appellent les salariés à se réunir partout en assemblées générales, définir leurs cahiers de revendications, interpeller leurs employeurs…
Fusion des conventions, quelle place pour les professionnel.le.s?
Une augmentation de salaire s’accompagnera sûrement d’un grignotage des acquis sociaux: congés spéciaux, primes diverses, ancienneté etc… Enlever d’un côté pour redonner de l’autre sans véritables moyens supplémentaires et il nous sera demander d’être contents en regardant les acquis sociaux tirés vers le bas.
Le projet Laforcade prévoit d’y parvenir par la fusion des conventions collectives.
« Les deux principales conventions collectives du secteur sont concernées : la 51, régissant les établissements privés d’hospitalisation, de soins, de cure et de garde à but non lucratif ; et la 66, regroupant les établissements et services pour personnes inadaptées et handicapées. »
Une idée portée par les syndicats employeurs, et certains syndicats salarié, au nom d’un traitement équivalent des professionnels qui dissimule un projet de marchandisation du secteur médico-social déjà enclenché.
La grève comme un rappel qu’on existe et pour être entendus
Comment alors s’assurer que ce projet de fusion prenne en compte la réalité des professionnel.le.s du secteur social et apporte une vraie reconnaissance par une hausse de pouvoir d’achat? En maintenant un rapport de force pour peser dans les discussions à venir.
Une Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social prévue le 15 janvier par le 1er ministre, a été reportée au 1er trimestre 2022. Elle devra réunir l’État et les syndicats salariés et employeurs de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass) « afin de revaloriser les métiers de l’accompagnement. »
Les organisations patronales et le gouvernement ont décidé de l’agenda sans les professionnels concernés au contact des réalités des publics accompagnés. Aux salariés de prendre la parole et de se faire entendre en se réunissant en assemblées générales, afin de définir leurs cahiers de revendications, et d’interpeller leurs employeurs…