C’est un nouveau lièvre que la CGT s’apprête à lever : la méthode de calcul et le paiement des heures supplémentaires sur les fiches de paie sont faux. Et le manque à gagner peut se chiffrer en centaines d’euros par an. Explications.
Travailler plus, pour gagner moins ! C’est le résultat des erreurs de calcul des « heures sup’ » sur beaucoup de fiches de paie. La CGT a décidé de s’emparer du problème.
Chaque année en France, les travailleurs réalisent 800 millions d’heures supplémentaires, selon le baromètre économique de la CGT. Et chaque année, grand nombre de ces « heures sup’ » ne sont pas payées à leur juste prix.
Erreur intentionnelle des employeurs ? Méconnaissance des salariés devant un calcul complexe ? Ignorance des services de paie de plus en plus souvent externalisés et qui produisent des fiches de paie au kilomètre ? « Ne nous risquons pas à des accusations, mais quoi qu’il en soit, la base de calcul des heures majorées est rarement juste dans les fiches de paie ! », constate Aurélie Mahout, responsable du pôle Emploi et garanties collectives à la CGT.
Il faut intégrer les primes au taux horaire de base
« En fait, c’est la base du calcul des heures majorées qui est fausse : les employeurs rémunèrent souvent les heures sup’ à partir du taux horaire de base, alors qu’ils doivent y intégrer certaines primes (de froid, de salissures, d’insalubrité, de bruit, de détachement à l’étranger par exemple) », explique la conseillère confédérale.
Autrement dit, pour être juste et respecter la règle de rémunération des heures sup’, il ne faut pas se contenter de leur appliquer une majoration de 25% à partir du taux horaire de base. Il faut le recalculer en y intégrant les primes. Et la différence est sonnante et trébuchante pour des travailleurs.euses qui font plus de 35 heures par semaine.
Des milliers d’euros perdus
Jugez plutôt : pour un salaire à un taux horaire de 13 euros (soit près de 2 000 euros brut), avec 200 euros de primes, si le salarié réalise 17 heures supplémentaires par mois, il devrait toucher 28 euros de plus mensuels, ce qui représente 1 000 euros sur trois ans, et 13 000 euros sur 40 ans, calcule la CGT.
L’organisation syndicale a décidé d’alerter ses militants pour faire remonter le problème dans leurs entreprises, afin que les représentants syndicaux s’en saisissent et que cesse cette grossière erreur de calcul des heures sup’.
Source: CGT.FR