À Lyon, l’État propose une « aide au retour » à des demandeurs d’asile non déboutés
Plusieurs demandeurs d’asile dont le statut est en cours d’examen par la France ont été convoqués par l’Office français de l’immigration et de l’intégration, qui leur a proposé un soutien financier pour retourner dans leur pays d’origine. Associations, avocats et militants sont unanimes : c’est inédit.
Le cynisme de l’administration française, OFII et Préfecture du Rhône en tête, vue par un avocat spécialiste et un ancien juge de l’asile. Extraits de l’article :
« C’est la première fois que j’entends parler de ce genre de convocations », indique aussi Morade Zouine, avocat spécialisé à Lyon. Il estime que « l’administration n’est pas dans son rôle », même si rien dans la loi ne l’interdit explicitement.
« Cet agissement est fautif car cela entre en contradiction avec les garanties de non-refoulement inscrites dans la Convention de Genève et avec le droit français, assure-t-il. J’y vois une atteinte à la confidentialité d’asile : on veut obliger le demandeur d’asile à reconnaître que sa demande de protection ne tient pas. »
Sans aller jusque-là, Olivier Brachet, ancien directeur de l’association Forum réfugiés et ancien juge assesseur à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), replace cette nouvelle pratique dans le durcissement actuel de la politique du gouvernement envers les étrangers et étrangères. Il parle d’une « forme de harcèlement administratif ».
« Cela fait partie de toutes ces tactiques dissuasives conduites par l’État pour décourager le flux de migration, estime-t-il. Mais ils n’ont pas compris qu’à partir du moment où il y a des milliers de morts au fond de la Méditerranée [et que les migrants viennent tout de même], ce ne sont pas les obstacles réglementaires ou des incitations qui vont les dissuader. »